Voici l’histoire de
Ruodlieb, un jeune homme noble, fougueux et doué, qui rêve d’aventures et de découvertes. Un jour, ce fils d’une veuve quitte sa mère et découvre la vie. Il se met au service d’un grand roi pendant une dizaine d’années. Pour récompenser son mérite et son dévouement, ce roi lui fait cadeau de douze conseils qui l’aideront à maîtriser son destin et même à découvrir son nom ! Mais, ne serait-ce pas là l’histoire du
Conte du graal de Chrétien de Troyes ? Assurément, puisque les deux œuvres sont construites sur le même modèle de récit portant le numéro 910B dans la classification internationale des contes (« L’ observance des conseils du maître »). Antérieur d’un siècle au premier récit du graal,
Ruodlieb fut écrit en latin vers 1070 par un moine bavarois tout en humour et malice. Avant l’apparition des premiers romans courtois (en France et en Allemagne), un univers fictif inédit surgit sous nos yeux, à la lisière des contes de fées, mais d’un réalisme étrangement prémonitoire déjà teinté d’esprit chevaleresque.
Loin des œuvres pieuses, bibliques ou imitées de l’Antiquité, on y voit affleurer le récit d’aventures en vers du XII
e siècle. Cette première traduction française (avec le texte latin en regard) est replacée dans une perspective d’histoire culturelle européenne : son analyse souligne des analogies saisissantes avec le
Conte du graal, qu’on ne peut plus relire de la même façon après avoir lu
Ruodlieb !
REVUE DE PRESSE
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Acta fabula,
recension, « L'autre conte du graal », Alex Delusier, mai 2024
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Actualité des études anciennes,
compte-rendu, Lucienne Deschamps, septembre 2024
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The Chuo University Review,
n°329, recension (en japonais), p. 212-218, automne 2024
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Rabaska, n° 22 / 2024,
recension, « Ruodlieb », Jean-Pierre Pichette, novembre 2024