À l’origine, c’est-à-dire en l’an II de l’empire sophistique, se rencontrèrent dame Rhétorique, aussi sérieuse qu’artificieuse, et dame Fiction, extravagante et confondante. De leurs amours interdites, nées sur les bancs du collège et scellées en secret sur ceux du tribunal, naquit le petit Roman, enfant bâtard et vigoureux.
Présentation
Après une enfance paisible, choyé par ses marraines Épopée et Poésie, Roman connaît une adolescence difficile. S’il a pris la faconde de Rhétorique, il entretient des rapports conflictuels avec Fiction, qui a alors mauvaise réputation. Jeune homme ambitieux, il cherche à se faire un nom et demande protection auprès de la grande Histoire qui lui ouvre les portes de la bonne société. Mais, à l’entrée dans l’âge adulte, revenu dans le giron de Fiction et plus proche que jamais d’Histoire, son amie, Roman s’éloigne peu à peu de Rhétorique. Il reproche à cette dernière ses compromissions, son conformisme et son affectation. Désormais reçu dans le grand monde et partout admiré mais honteux de ses origines oratoires, il décide alors de rompre tout lien avec sa mère nourricière. Et c’est ainsi que Roman, de bâtard, se fit orphelin.
Voici comment l’on pourrait rapporter à grands traits, sous la forme d’un petit conte étiologique, l’évolution des relations du genre romanesque et de l’art oratoire. Cette histoire, qui se termine ici par le reniement d’une mère par son fils, réunit en fait les récits de deux naissances successives : celle du genre romanesque, qui prendrait sa source dans l’art oratoire, et celle du roman dit « moderne », qui émergerait sur les cendres de la discipline rhétorique.
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